Signe que l’inflation ralentit (et que l’accès au crédit pourrait redevenir intéressant), la Réserve fédérale des États-Unis a abaissé son taux directeur cette semaine pour la première fois depuis 2020.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a surpris de nombreux analystes en réduisant le taux d’un demi-point de pourcentage — la plus importante baisse du Federal Open Market Committee depuis les mesures d’urgence prises lors de la crise financière de 2008.
Le taux directeur se situe maintenant à 4,8 %, après avoir atteint un sommet de 5,3 % — un record en vingt ans — pendant les 14 derniers mois.
Contrairement aux baisses massives de taux de 2008, la décision récente de la Fed découle d’une confiance renouvelée envers l’économie : l’inflation a nettement ralenti aux États-Unis ces derniers mois. Après avoir culminé à 9,1 % en 2022, elle est descendue à seulement 2,5 % en août 2024, ce qui rapproche la Fed de sa cible de 2 % et motive la réduction des taux.
« Nous avons été patients. Et je crois que cette patience porte ses fruits, car nous sommes maintenant convaincus que l’inflation se maintient durablement sous les 2 %. C’est ce qui nous permet de prendre une décision aussi forte aujourd’hui », a déclaré Powell lors d’une conférence de presse le 18 septembre.
Powell a toutefois précisé que le travail de la Fed pour soutenir l’économie (et améliorer les conditions de crédit) est loin d’être terminé, ajoutant : « Nous ne disons pas que la mission est accomplie. »
Le chômage à la hausse — mais tout est une question de moment
Même si l’inflation a reculé plus vite que prévu — et que les perspectives sont plus optimistes qu’au trimestre précédent — Powell a indiqué que le taux de chômage, lui, évolue différemment. La Fed prévoyait initialement que le chômage atteindrait 4 % en fin d’année, puis se stabiliserait à 4,2 % en 2025. Ces prévisions sont maintenant révisées à la hausse : 4,2 % pour la fin de 2024 et 4,4 % pour 2025.
Comme l’a expliqué Powell, en réduisant les taux dès maintenant, la Fed espère soutenir l’économie et ainsi limiter une éventuelle hausse des mises à pied ou des demandes d’assurance-chômage.
« Nous croyons que c’est le bon moment. Mais voyez-y surtout la preuve de notre engagement à ne pas prendre de retard. Nous ne constatons pas de hausse des demandes d’assurance-chômage, ni de vague de licenciements, ni de signaux de la part des entreprises en ce sens », a-t-il précisé. « Selon nous, il faut soutenir le marché du travail quand il est solide, pas seulement quand les mises à pied commencent. »
Autre point à considérer : la hausse récente des prévisions de chômage ne traduit pas tant une vague de licenciements qu’une arrivée accrue de nouveaux talents sur le marché — notamment des immigrants et des diplômés récents.
On observe la même tendance au Canada, où le taux de chômage a bondi à 6,6 % en août, une hausse que les économistes attribuent directement au manque d’occasions pour les nouveaux talents qui souhaitent intégrer le marché du travail.
Idéalement, les mesures américaines pour stimuler la croissance en rendant l’emprunt plus accessible profiteront aussi aux entreprises innovantes de ce côté-ci de la frontière, qui ont besoin de main-d’œuvre qualifiée pour prospérer.
Des taux plus bas favorisent la croissance — mais pas de ruée vers le capital de risque à prévoir
Dans une entrevue accordée à Inc., Erica Groshen, conseillère principale en économie à l’Université Cornell et ex-commissaire du Bureau of Labor Statistics des États-Unis, explique qu’en général, « les entreprises sont plus enclines à investir dans de nouvelles installations, à accroître leur production, à mener des activités de recherche et développement et à lancer des initiatives similaires » lorsque les taux d’intérêt baissent.
Cela s’explique par le fait que les marchés du crédit se détendent et que les prêts deviennent plus abordables pour les entreprises à toutes les étapes de leur cycle de vie.
Mais il est important de rappeler que ces baisses de taux ne sont qu’un élément d’un casse-tête beaucoup plus vaste pour les entrepreneurs innovants qui cherchent à financer leur croissance.
Comme le souligne aussi Groshen, le capital-risque (CR) pourrait reprendre du mieux après un ralentissement mondial l’an dernier, mais il ne faut pas s’attendre à une vague d’investissements. La prudence qui a marqué l’attitude de plusieurs investisseurs en capital-risque tout au long de 2024 pourrait se prolonger, d’autant que Powell prévoit au moins une autre baisse de taux d’ici la fin de l’année.
En période d’incertitude, faites de l’innovation votre avantage concurrentiel
Même si l’impact des taux plus bas est facile à comprendre pour les entrepreneurs, la réaction des marchés reste difficile à prévoir — surtout en année électorale, alors que de nombreux investisseurs préfèrent attendre après les élections de novembre.
Les dirigeants d’entreprise n’ont pas le luxe d’attendre la fin des cycles baissiers ou de l’incertitude pour donner à leurs produits toutes les chances de réussir. Si le financement traditionnel ou le capital-risque sont deux leviers importants pour prolonger leur marge de manœuvre financière, miser sur une R-D vraiment distinctive est une autre façon de croître quand les sources de financement externes se font rares.
Des deux côtés de la frontière, des milliards de dollars en capital d’innovation sont accessibles aux entreprises qui investissent dans le développement de produits et qui peuvent démontrer qu’elles mènent une R-D unique. Cela peut vous permettre de récupérer une part importante de vos coûts de développement, tout en vous aidant à cibler de nouveaux créneaux et à offrir des solutions plus compétitives.
En plus de diversifier vos sources de financement, miser sur l’innovation rend votre entreprise plus attrayante à long terme, tant pour les programmes gouvernementaux que pour les investisseurs privés. Bref, chaque dollar de capital privé va plus loin grâce à des programmes comme les crédits d’impôt à la R-D, ce qui démontre votre rigueur financière et votre volonté de vous démarquer sur le marché.
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FAQ sur la baisse de taux de la Fed américaine
- Quelle mesure la Réserve fédérale américaine a-t-elle prise récemment concernant les taux d’intérêt? La Fed a abaissé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage, le faisant passer à 4,8 % après un sommet de 5,3 % en vingt ans. Il s’agit de la première baisse depuis 2020 et de la plus importante depuis la crise financière de 2008.
- Pourquoi la Réserve fédérale a-t-elle décidé de baisser les taux? Cette décision répond au ralentissement de l’inflation, qui est passée de 9,1 % en 2022 à 2,5 % en août 2024. Cela démontre des progrès vers la cible de 2 % de la Fed. L’objectif est aussi de soutenir l’économie et de prévenir une hausse du chômage.
- Quel impact ces taux plus bas pourraient-ils avoir sur les entreprises? Des taux d’intérêt plus bas rendent généralement l’emprunt plus abordable pour les entreprises. Les sociétés sont alors plus enclines à investir dans la production, la R-D et d’autres projets de croissance. Toutefois, même si le crédit devient plus accessible, il ne faut pas s’attendre à une explosion immédiate du capital-risque.
- Quelles sont les perspectives actuelles pour le chômage? Malgré les bonnes nouvelles sur l’inflation, la Fed a revu à la hausse ses prévisions de chômage. On s’attend maintenant à un taux de 4,2 % en fin d’année (au lieu de 4 %) et de 4,4 % en 2025 (au lieu de 4,2 %). Cette hausse s’explique en partie par l’arrivée de nouveaux immigrants et de diplômés sur le marché du travail.
- Quelles stratégies de financement alternatives sont recommandées aux entreprises en ce moment? Nous recommandons de miser sur une R-D distinctive comme stratégie de croissance lorsque le financement traditionnel se fait rare. Les États-Unis et le Canada offrent des milliards en capital d’innovation via les crédits d’impôt à la R-D. Ces programmes peuvent couvrir une part importante des coûts de développement de produits, tout en rendant votre entreprise plus attrayante pour de futurs investissements.