Entre les fermetures de banques, les craintes de récession et la course au plafond de la dette aux États-Unis, 2023 a été marquée par de nombreuses inquiétudes pour les investisseurs en capital de risque et les fondateurs de startups.
Cela dit, si on prend du recul, de nouveaux secteurs et des initiatives de financement mondiales connaissent un véritable essor depuis un an, avec des tendances d’investissement qui démontrent un réel élan dans des domaines comme les technologies propres.
Nous allons ici faire le point sur les bonnes nouvelles, les moins bonnes, et surtout sur la façon d’en tirer le meilleur parti.
Commençons par les bonnes nouvelles : le Canada et les technologies propres vont à contre-courant des tendances du capital de risque
Même si le financement total en capital de risque a diminué d’une année à l’autre (et d’un trimestre à l’autre), les données récentes de l’Association canadienne du capital de risque et d’investissement (CVCA) sont perçues comme un « retour à la normale » après les sommets atteints pendant la pandémie.
Environ 1,17 milliard de dollars ont été investis dans 153 transactions au premier trimestre de 2023 au Canada, ce qui ramène la valeur des transactions à leur niveau du deuxième trimestre de 2020. Même si le nombre total de transactions demeure supérieur à celui de 2020, les valorisations indiquent que les investisseurs sont plus prudents quant aux montants investis dans chaque entreprise — sans pour autant délaisser complètement l’investissement.
C’est ce qui s’était produit après l’incertitude des marchés en 2008, alors que le Canada, les États-Unis et la plupart des pays avaient vu le financement en capital de risque geler. Ce n’est tout simplement pas le cas aujourd’hui, ce qui est encourageant pour les fondateurs, surtout dans les secteurs émergents où l’investissement n’a jamais été aussi dynamique.
Les technologies propres et l’agriculture connaissent une croissance fulgurante des investissements, notamment grâce à l’augmentation du soutien gouvernemental à l’innovation dans ces secteurs. L’agriculture a atteint sa plus forte valorisation trimestrielle à ce jour, tandis que les transactions en technologies propres dominent l’activité de capital-investissement, avec 883 millions de dollars investis au premier trimestre de 2023, soit 45 % de la valeur totale des investissements du trimestre, selon les estimations de la CVCA.
« Au premier trimestre, nous avons vu les investisseurs en capital de risque privilégier les entreprises de grande qualité et adopter une approche prudente », explique Kim Furlong, chef de la direction de la CVCA. « Les conditions actuelles du marché incitent les investisseurs à patienter, gardant les entreprises privées jusqu’à ce que les valorisations et les marchés publics se redressent. Nous prévoyons un intérêt encore plus marqué pour les technologies propres, alors que les crédits d’impôt et les programmes de remboursement continuent de stimuler la croissance et l’innovation dans ce secteur. »
Passons maintenant aux moins bonnes nouvelles : les fonds mondiaux de capital de risque ratent leurs cibles de rendement
Même si l’agriculture et les technologies propres s’imposent comme des occasions d’investissement prometteuses, les données récentes de PitchBook révèlent que les rendements des fonds de capital de risque américains ont été négatifs pendant trois trimestres consécutifs en 2022.
C’est la première fois depuis plus de dix ans — soit depuis la crise de 2008 — que les rendements restent négatifs aussi longtemps. Ce phénomène survient alors que les investisseurs commencent à réviser à la baisse la valeur de leurs participations dans des startups technologiques dont la valorisation avait explosé pendant la pandémie, notamment dans les technologies de communication pour le travail à distance.
De plus, le taux de rendement interne annuel — qui mesure la rentabilité des fonds de capital de risque sur une base annuelle — a atteint -7 % au troisième trimestre de 2022, un creux inégalé depuis la Grande Récession.
Ce qui donne de l’espoir aux investisseurs, c’est que tout cela semble indiquer une correction du marché. De nouveaux secteurs d’investissement (technologies propres, agriculture et même intelligence artificielle) offrent désormais aux investisseurs des perspectives de croissance à long terme plus stables que bien des tendances technologiques issues de la pandémie.
« Trop de capitaux ont afflué dans l’écosystème du capital de risque, surtout entre 2015 et 2021 », a confié Max Gazor, associé général chez CRV, au Wall Street Journal. Selon lui, cette situation a poussé les firmes de capital de risque à « surenchérir pour remporter des transactions compétitives » qui semblent aujourd’hui surévaluées.
Et pour la suite? D’autres corrections de marché, mais aussi de nouvelles occasions
Peu importe la façon d’analyser les chiffres, le constat est clair : la période des investissements massifs liés à la pandémie tire à sa fin, alors que les investisseurs se tournent vers de nouveaux secteurs à fort potentiel de croissance à long terme.
Pour les fondateurs, cela signifie que l’accès au capital de risque demeure un défi, en raison de l’incertitude économique — pensons aux fermetures de banques et aux débats sur le plafond de la dette — et d’une plus grande prudence des investisseurs.
Dans ce contexte, il est judicieux pour les fondateurs d’explorer plusieurs sources de financement afin de prolonger leur marge de manœuvre financière, en misant non seulement sur le capital-investissement privé, mais aussi sur les nombreux programmes de financement gouvernementaux offerts aux États-Unis et au Canada.
Les investisseurs recherchent donc toujours l’efficacité du capital, surtout à mesure que les entreprises trouvent leur adéquation produit-marché. L’époque du croissance à tout prix est bel et bien révolue.
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