L’intelligence artificielle (IA) n’est pas nouvelle, mais l’intérêt pour l’IA et l’apprentissage automatique (AA) n’a jamais été aussi fort. Les plateformes d’IA générative accessibles à tous — qui permettent de créer du contenu en quelques secondes — font un véritable tabac sur les réseaux sociaux.

En même temps, les entreprises adoptent des solutions comme ChatGPT pour explorer des façons intelligentes et responsables d’intégrer l’IA à leurs opérations, tout en profitant de l’engouement positif qui entoure ces technologies.

Pour mesurer à quel point la discussion autour de l’IA a pris de l’ampleur, il suffit de jeter un œil au volume de recherches en ligne des deux dernières années.

Selon SEMRush, les recherches pour «générateur de texte par IA» ont augmenté de 820 % en janvier 2023 par rapport à l’an dernier, tandis que «IA de conversion de texte en vidéo» a bondi de 5 900 % et «moteur de recherche IA» de 7 264 % sur la même période.

En fait, le trafic web de ChatGPT rivalise déjà avec celui du moteur de recherche Bing de Microsoft, atteignant près de 50 000 000 d’utilisateurs quotidiens à la fin février 2023.

Même si l’intérêt pour l’IA atteint des sommets, l’adoption rapide de ces nouvelles technologies génératives pousse certains dirigeants et politiciens à la prudence. En effet, l’utilisation de l’IA générative en production avance beaucoup plus vite que la capacité des entreprises et des gouvernements à encadrer son usage et à bien saisir les impacts à long terme de cette technologie en pleine évolution.

L’adoption de l’IA explose chez les entreprises nord-américaines

Un sondage récent de KPMG sur l’adoption de l’IA au Canada et aux États-Unis révèle que l’utilisation de cette technologie connaît une croissance fulgurante dans les milieux d’affaires des deux pays.

En ce qui concerne ChatGPT, 37 % des entreprises canadiennes sondées utilisent déjà l’outil pour « améliorer leurs opérations », contre 65 % aux États-Unis. De façon plus générale, 35 % des entreprises canadiennes ont déjà intégré l’IA, comparativement à 72 % chez nos voisins du Sud. Il y a toutefois plusieurs façons d’interpréter ces chiffres.

D’abord, le terme IA englobe un vaste éventail de solutions, et ChatGPT ainsi que les technologies d’IA générative ne représentent qu’une partie de tout ce qui peut être qualifié d’intelligence artificielle. Ainsi, avec l’explosion des recherches et de l’intérêt pour les mots-clés liés à l’IA, même les organisations qui commencent à peine à explorer ces technologies cherchent rapidement à s’associer à l’IA.

Donc, même si le taux d’adoption semble plus faible au Canada qu’aux États-Unis, il s’agit peut-être simplement d’une question de définition plus large. Cela dit, la croissance demeure impressionnante des deux côtés de la frontière. Le principal frein? Le manque d’expertise interne pour accélérer le développement de l’IA : 47 % des entreprises canadiennes affirment ne pas avoir aujourd’hui les compétences nécessaires à l’interne pour valider et vérifier la précision de leurs algorithmes d’IA.

« Les organisations canadiennes accusent un certain retard par rapport à leurs homologues américaines en matière d’adoption de l’IA, et cela survient à un moment où les avancées sont rapides — surtout du côté de l’IA générative », souligne Benjie Thomas, associé directeur national, Services-conseils chez KPMG au Canada, dans le rapport.

Ce point mérite d’être répété : les progrès dans le domaine de l’IA sont fulgurants, même selon les standards de la Silicon Valley. Cela pousse même les plus grands promoteurs technos à exprimer leurs inquiétudes.

Des appels à une réglementation accrue et à une pause dans le développement de l’IA

Depuis quelques mois, les mises en garde sur l’absence de réglementation entourant les nouvelles IA se multiplient.

Une lettre ouverte du Future of Life Institute, signée par plus de 1 100 experts et dirigeants — dont Elon Musk (Tesla) et Steve Wozniak (cofondateur d’Apple) —, a réclamé à la fin mars un moratoire de six mois sur le développement des « systèmes d’IA avancés ».

Plus précisément, la lettre demande qu’aucun nouveau système d’IA plus puissant que la technologie GPT-4 (qui alimente ChatGPT et d’autres outils populaires d’IA générative) ne soit développé pendant cette période.

Dans le même esprit, des leaders technos et des politiciens canadiens ont signé une lettre ouverte fin avril appuyant le projet de loi C-27, qui inclut l’ébauche de la Loi sur l’intelligence artificielle et les données (LIAD). Si elle est adoptée, la LIAD ferait du Canada l’un des premiers pays à imposer un cadre fédéral pour l’utilisation responsable de l’IA, protégeant les Canadiens et leurs données tout en offrant une « structure réglementaire » pour soutenir l’élaboration continue de la réglementation.

« Il est important de rappeler que réglementer l’IA favorise l’innovation et la croissance économique. Mettre en place un cadre juridique solide et concret permettra aux entreprises canadiennes de se conformer aux exigences qui s’en viennent ailleurs dans le monde, notamment en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis », peut-on lire dans la lettre.

Innover tout en utilisant l’IA de façon responsable

L’IA et l’AA sont appelées à devenir des moteurs d’innovation majeurs pour les années à venir, surtout pour les startups qui repoussent les limites technologiques. Utiliser l’IA de façon responsable pour automatiser, accélérer les opérations et offrir une feuille de route produit plus agile peut transformer la donne pour une jeune entreprise — à condition d’avoir un cadre clair à suivre.

Pour bien définir l’utilisation de l’IA dans le contexte de la R-D, il faut de l’expertise — surtout pour déterminer quelles activités pourraient donner droit à des crédits d’impôt ou à des subventions gouvernementales, permettant ainsi aux fondateurs de prolonger leur marge de manœuvre financière.

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