Le climat demeure incertain après l’élection présidentielle américaine de 2024. Contrairement aux deux scrutins précédents, où le résultat officiel s’est fait attendre plusieurs jours, l’ancien président Donald Trump a été désigné vainqueur quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote.
Bien entendu, il n’y a pas de consensus parmi les Américains sur les conséquences (ou les avantages) d’un second mandat Trump.
Toutefois, le fait d’éviter une longue bataille post-électorale représente un certain soulagement pour la population, qui s’est habituée à un processus électoral souvent chaotique au cours de la dernière décennie.
Heureusement, avec l’engagement de l’administration Biden à assurer une transition pacifique — et à la lumière des souvenirs encore frais des politiques et approches du précédent mandat Trump — les attentes du milieu des affaires américain pour 2025 sont déjà plus claires que ce que plusieurs anticipaient si tôt après le scrutin.
Même si plusieurs éléments clés restent à préciser pour comprendre ce que la prochaine administration réserve, nous vous proposons un bref survol des premières réactions et prédictions issues des milieux technologiques et d’affaires.
Les marchés boursiers s’envolent grâce à l’espoir d’un allègement réglementaire
D’entrée de jeu, la Bourse a atteint des sommets historiques dès l’annonce de la victoire de Trump. Ce rebond s’explique surtout par le soulagement des investisseurs, inquiets depuis des mois face à l’incertitude politique. Ce type de rallye est fréquent après une élection aux États-Unis — on a vu un phénomène similaire après les élections de mi-mandat de 2022.
La flambée boursière post-électorale de 2024 est largement attribuée aux promesses économiques de Trump, qui entend miser sur la déréglementation, dans la continuité de ses campagnes de 2016 et 2020.
« Trump est perçu comme un partisan de la réduction des taux d’imposition des sociétés, de la déréglementation et de politiques industrielles favorisant la croissance locale — autant d’éléments qui pourraient stimuler l’économie américaine et avantager les actifs à risque. […] Lors de l’élection de 2016, l’indice S&P 500 avait gagné près de 5 % entre la veille du scrutin et la fin de l’année, ce qu’on a appelé le Trump rally. Nous croyons qu’une tendance semblable pourrait se reproduire cette fois-ci », résume Marc Pinto, chef des actions américaines chez Janus Henderson Investors, dans une note partagée par CNBC.
Ce point de vue a été partagé par un panel d’investisseurs en capital de risque et de fondateurs, réunis avec la présidente actuelle de la Federal Trade Commission, Lina Khan, lors d’une discussion sur l’intelligence artificielle (IA) cet été.
Sous l’administration Biden, par exemple, la FTC a surveillé de près les fusions et acquisitions menées par les géants technologiques. Dans le contexte de l’IA, cette approche visait à garantir la concurrence et l’accès au marché pour les plus petits joueurs.
Mais plusieurs acteurs de la Silicon Valley et du capital de risque estiment que cette posture freine l’innovation et limite les occasions pour les fondateurs de réaliser un gain — que ce soit par une acquisition ou une entrée en Bourse.
Il faut aussi noter que le colistier de Trump, J.D. Vance, entretient des liens étroits avec des investisseurs technologiques qui ont appuyé sa nomination. Même si ni Vance ni Trump n’ont encore présenté de politiques technologiques concrètes, les réactions des milieux du capital de risque et du capital-investissement aux propos sur la déréglementation sont très favorables.
Qu’en est-il de la section 174, des dépenses de recherche et expérimentation (R&E) et des crédits d’impôt?
L’une des dernières grandes mesures du premier mandat Trump a été la Tax Cuts & Jobs Act (TCJA) de 2027. Ses impacts ont été multiples, mais la perception générale est qu’elle favorisait les géants technos au détriment des jeunes pousses.
…, qui a bouleversé un mécanisme de longue date permettant aux entreprises de déduire les coûts de recherche et d’expérimentation (R&E) engagés lors de la création de produits.
Section 174 : rappel des faits
La TCJA a élargi la définition des dépenses admissibles en recherche et expérimentation (R&E) dès 2022, mais a considérablement restreint la capacité des entreprises à utiliser ces déductions pour réduire leurs dépenses.
Ces modifications de l’IRC prévoient aussi des exigences distinctes selon la provenance des dépenses de recherche et expérimentation (R&E). Pour les dépenses réalisées aux États-Unis, la période d’amortissement est de 5 ans; pour les investissements à l’étranger, elle passe à 15 ans. De plus, les dépenses sont considérées comme « mises en service » au milieu de la première année d’amortissement, ce qui signifie que la déduction de la première année représente environ la moitié de celle des années suivantes.
… doivent être considérés comme des dépenses de recherche et expérimentation (R&E) et donc capitalisés à compter de 2022.
Trump évoque un retour en arrière sur la TCJA
En septembre dernier, Trump a présenté plusieurs nouvelles propositions pour le secteur manufacturier lors d’un rassemblement à Savannah, en Géorgie, affirmant que s’il était élu, il permettrait aux fabricants américains de « déduire 100 % du coût des équipements lourds et autres machines dès la première année ».
Ce n’est qu’une des nombreuses mesures évoquées lors de ce rassemblement — qui comprenait aussi des tarifs douaniers pour encourager la production locale —, mais le message a été entendu par le milieu des affaires comme un véritable changement de cap.
Bien que Trump ait ciblé le secteur manufacturier dans ses propos, plusieurs experts et analystes y voient une volonté d’annuler complètement les règles d’amortissement et de capitalisation de la section 174, ce qui incite toutes les entreprises innovantes, quelle que soit leur taille, à examiner de près ces règles.
Naviguer dans le paysage du financement gouvernemental en 2025
Il faut rappeler que la plupart des propositions avancées en campagne prennent du temps à se concrétiser. D’ailleurs, les élus des deux partis ajustent souvent leur vision une fois en poste, à mesure que les enjeux nationaux et mondiaux se précisent.
À l’heure actuelle, plus de 20 milliards de dollars en capitaux d’innovation sont accessibles partout en Amérique du Nord, à tous les paliers de gouvernement, pour soutenir la R-D et stimuler la compétitivité.
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FAQ – Réactions et prédictions concernant l’élection 2024
- Quels sont les impacts immédiats de la victoire de Trump en 2024 sur les secteurs des affaires et de la technologie ? Les marchés boursiers ont atteint des sommets historiques après l’élection de Trump, principalement en raison de ses promesses de déréglementation et de réduction des taux d’imposition des sociétés. Les investisseurs et dirigeants d’entreprise s’attendent à des politiques favorisant la croissance locale et à moins de surveillance réglementaire sur les fusions et acquisitions des géants technologiques, comme lors du « Trump rally » de 2016.
- Comment un second mandat de Trump pourrait-il influencer les politiques fiscales en R-D? Trump a évoqué la possibilité pour les fabricants américains de déduire en totalité le coût de leurs équipements dès la première année, ce qui laisse entrevoir un retour en arrière sur les règles de la Tax Cuts & Jobs Act (TCJA), section 174. Cela pourrait transformer la gestion des dépenses de R-D et des coûts de développement logiciel, en s’éloignant des exigences actuelles d’amortissement.
- Quelles sont les règles actuelles de la Section 174 qui pourraient changer sous la nouvelle administration ? À l’heure actuelle, les entreprises doivent répartir les dépenses de recherche et d’expérimentation (R&E) sur 5 ans pour la recherche effectuée aux États-Unis et sur 15 ans pour la recherche à l’étranger, avec une déduction d’environ la moitié la première année. Tous les coûts liés au développement logiciel doivent être considérés comme des dépenses de R&E et capitalisés. Ces règles ont généré un revenu imposable pour des entreprises qui, auparavant, n’en avaient pas.
- Comment la communauté technologique perçoit-elle les politiques potentielles de la prochaine administration ? Les milieux du capital de risque et du capital-investissement accueillent favorablement les discussions sur la déréglementation. Les liens étroits du colistier de Trump, J.D. Vance, avec les investisseurs du secteur technologique et la possibilité d’un assouplissement de la surveillance des fusions technologiques par la FTC sont bien vus par les leaders de la Silicon Valley.
- Quelles sont les occasions de financement de l’innovation qui resteront accessibles durant cette période de transition? Plus de 20 milliards de dollars en capitaux d’innovation sont actuellement disponibles à travers l’Amérique du Nord, à différents paliers gouvernementaux, pour soutenir la R-D et le développement de solutions concurrentielles. Ces programmes de financement devraient se poursuivre, peu importe le parti au pouvoir, même si leur mise en œuvre pourrait évoluer sous une nouvelle direction.