La tentative de la Silicon Valley Bank (SVB) de renforcer ses finances par une vente d’actions de 1,75 milliard de dollars s’est retournée contre elle : le titre a atteint son plus bas niveau depuis 2016, avec une chute record de 60 % en une journée, puis une baisse supplémentaire de 25 % après la fermeture des marchés jeudi.
Même si la situation semble inquiétante prise isolément, il faut savoir que SVB est le partenaire bancaire de plus de 40 % des entreprises technologiques et de santé soutenues par du capital de risque aux États-Unis. Cela a donc des répercussions majeures sur l’ensemble du secteur du financement.
Vendredi matin, les quatre plus grandes banques américaines avaient déjà perdu environ 50 milliards de dollars en capitalisation boursière. Au total, plus de 80 milliards de dollars se sont évaporés des 18 banques du S&P 500. Sans surprise, les marchés asiatiques et européens ont aussi encaissé le coup : les actions de HSBC et Barclays ont reculé de 4,8 % et 3,8 % respectivement.
Qu’est-ce qui a provoqué cette chute brutale de SVB — et, par effet domino, du système bancaire mondial? En un mot : obligations. En deux mots : taux d’intérêt.
Comme la plupart des banques (et c’est essentiel pour comprendre l’effet domino), SVB détenait un important portefeuille d’obligations. La valeur de ces obligations fluctue avec les taux d’intérêt. Habituellement, une baisse de valeur n’est pas problématique tant que la banque n’a pas à vendre ces obligations pour couvrir d’autres pertes — que ce soit à cause de mauvais placements ou d’une baisse des dépôts.
Dans le cas de SVB, la banque voulait liquider plus de 21 milliards de dollars en obligations, principalement garanties par les États-Unis, achetées juste avant la hausse des taux d’intérêt — ce qui a fait chuter leur valeur. Ce portefeuille ne rapportait en moyenne que 1,79 %, alors que le taux des obligations du Trésor à 10 ans était de 3,9 % au moment de la vente précipitée. Résultat : SVB a essuyé une perte d’environ 1,8 milliard de dollars.
Pour compenser ces pertes, SVB a annoncé jeudi une nouvelle vente d’actions de 2,25 milliards de dollars, dont 1,75 million $ en actions ordinaires et un engagement de 500 millions de dollars de la firme d’investissement General Atlantic.
Mais au lieu de limiter les pertes de SVB, ces démarches ont poussé Moody’s à abaisser la cote de crédit de la banque, ce qui a déclenché ce qu’on pourrait appeler poliment une fuite massive de la confiance des investisseurs.
Les clients — dont plusieurs startups de renom soutenues par SVB — n’ont pas attendu : ils ont rapidement transféré leurs fonds hors de la banque, selon de nombreuses sources citées dans les médias.
Bref, SVB se retrouve dans une situation très délicate.
La banque a déjà tenté de lever des fonds auprès de ses actionnaires et de vendre des actifs pour limiter les pertes, mais elle ne peut pas vendre la majorité de ses obligations problématiques sans déclencher des règles comptables qui accéléreraient encore la chute.
Bref, même si la situation continue d’évoluer et que les pertes risquent de fluctuer au fil de la journée, la dégradation de la cote de crédit par Moody’s (sans parler de la confiance ébranlée des entreprises soutenues par SVB) risque de nuire durablement aux perspectives de la banque.
Ce qui inquiète pour l’ensemble du marché (et explique l’effet domino), c’est que de nombreuses banques détiennent des portefeuilles d’obligations qui valent moins que ce qu’elles ont payé. Encore une fois, ce n’est pas un problème tant que les dépôts continuent d’entrer et que la banque reste rentable. Mais dès qu’il faut vendre ces obligations à perte, la pente devient glissante.
Et surtout? Les mauvaises nouvelles voyagent vite.
Beaucoup de fondateurs de startups ont passé leur jeudi au téléphone à chercher la meilleure façon de réagir, et plusieurs ont retiré leurs liquidités de SVB.
« Comment les startups devraient-elles réagir à la situation et gérer leurs finances? Il n’y a pas de réponse simple : les marchés sont imprévisibles par nature, et il est toujours judicieux de diversifier ses sources de capital pour se protéger contre les baisses potentielles. »
John Can Karayel, VP Produit chez Boast AI
Même les meilleures stratégies n’auraient pas pu protéger toutes les entreprises contre la chute historique de SVB. Mais les fondateurs qui prennent soin de diversifier leurs sources de financement — au-delà du capital de risque traditionnel — sont généralement mieux protégés, du moins en partie, contre les conséquences d’un tel choc.
Chez Boast AI, nous aidons les startups innovantes à découvrir de nouvelles sources de financement qui leur permettent de prolonger leur piste de financement, notamment grâce à des options non dilutives conçues pour soutenir l’innovation.
Pour en savoir plus sur la façon de bâtir une stratégie de capital R-D qui diversifie vos sources de financement, visionnez notre webinaire avec John Can Karayel, VP Produit chez Boast AI et ancien directeur des investissements.