JPMorgan Chase, déjà la plus grande banque aux États-Unis, a pris encore plus d’ampleur lundi alors que la firme new-yorkaise a repris First Republic Bank après la saisie de l’institution par les autorités. Cette opération met fin à la deuxième plus grande faillite bancaire de l’histoire américaine, et représente la quatrième fermeture d’une banque régionale aux États-Unis depuis mars. Au total, JPMorgan Chase reprend 173 milliards de dollars en prêts, 30 milliards de dollars en titres et 92 milliards de dollars en dépôts de First Republic.

Cette acquisition a été réalisée en collaboration avec la Federal Deposit Insurance Corp. (FDIC), dans le but de trouver un seul acheteur tout en limitant l’impact sur le fonds d’assurance soutenu par le gouvernement.

Même si cette transaction accentue la consolidation du secteur bancaire américain — une tendance à laquelle les dirigeants démocrates s’opposent depuis longtemps —, le fait d’avoir un seul acheteur a permis de limiter les dégâts et d’éviter des conséquences plus graves qui auraient pu survenir si First Republic avait été divisée entre plusieurs parties, selon des sources citées par Bloomberg.

En plus d’acquérir les prêts et titres de First Republic, JPMorgan a annoncé lundi que la FDIC acceptait de partager les pertes, ainsi que les éventuels recouvrements, sur les prêts résidentiels et commerciaux de First Republic.

Qu’est-ce qui distinguait First Republic Bank?

Les inquiétudes concernant la viabilité à long terme de First Republic Bank remontent au début de la crise de Silicon Valley Bank (SVB) en mars, suivie de la fermeture de Signature Bank. Comme First Republic, SVB et Signature visaient une clientèle « élite » avec de très gros soldes — en particulier, un nombre élevé de comptes dépassant la limite de 250 000 $ assurée par la FDIC.

L’absence de protection offerte par la FDIC inquiétait autant First Republic que SVB et Signature. Mais ce n’était que le début.

First Republic était un peu plus grande que SVB et Signature, mais elle avait aussi une approche particulière pour attirer sa clientèle fortunée. La banque voulait devenir le guichet unique de ses clients privilégiés, en finançant leurs investissements d’affaires et en offrant aussi des services de gestion de patrimoine.

Ainsi, un nombre restreint de clients à forte valeur alimentait les dépôts de First Republic, ce qui rendait la banque particulièrement vulnérable en cas de panique.

Lorsque la sonnette d’alarme a retenti en mars autour de SVB, les clients de First Republic sont rapidement devenus méfiants et beaucoup ont retiré leurs fonds pour éviter de voir leurs actifs gelés (comme ce fut le cas pour plusieurs clients de SVB après la chute de leur banque).

L’absence de comptes « fidèles » a fragilisé First Republic

Certains qualifiaient First National de banque « boutique », mais elle était en fait légèrement plus grande que SVB avant que la valeur de leurs actions ne s’effondre et qu’elles ne ferment. En misant sur une clientèle élite (avec près des deux tiers des comptes dépassant les limites d’assurance de la FDIC), First National n’avait pas assez de « comptes fidèles » pour stabiliser ses avoirs lors d’une fuite des dépôts à forte valeur.

Il n’est donc pas surprenant que First Republic ait annoncé lors de son appel trimestriel du 1er mai avoir perdu plus de 100 milliards de dollars en actifs — soit 40 % de tous ses dépôts — au cours des trois derniers mois, alors que ses clients les plus importants quittaient l’institution.

De plus, même si First Republic comptait beaucoup moins de comptes non assurés que SVB — environ 60 % contre 94 % pour SVB —, son ratio prêts/dépôts atteignait 111 % à la fin de 2022. Autrement dit, la banque prêtait plus d’argent qu’elle n’en détenait réellement.

Obligations et taux d’intérêt : des facteurs clés dans la crise

Un autre facteur majeur derrière les récentes fermetures bancaires : la baisse de la valeur des obligations garanties par le gouvernement américain, sur lesquelles First Republic et SVB subissaient déjà d’importantes pertes avant leur fermeture.

La valeur de ces obligations varie selon les taux d’intérêt. Une baisse de valeur n’est pas forcément problématique pour une banque, sauf si elle doit vendre ces titres pour couvrir des pertes ailleurs — que ce soit à cause de mauvais placements ou d’une chute des dépôts.

La chute de la valeur des obligations, combinée à l’absence de comptes fidèles, a créé une tempête parfaite pour First Republic. Mais cette situation offre aussi des leçons à retenir pour les entreprises qui veulent éviter d’être prises dans une crise bancaire.

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